Le Qatar veut construire une tour de 200m de haut à la place du projet de Pôle Océan à l’Ile de La Réunion

Le Qatar veut construire une tour de 200m de haut à la place du projet de Pôle Océan à l’Ile de La Réunion

5367001-8007416Coup de théâtre ! Un fonds d’investissement du Qatar a décidé d’investir et de reprendre en main le projet Pôle Océan pour remodeler entièrement le front de mer de Saint-Denis. Trouvant que le projet de la municipalité manquait singulièrement d’envergure, il a proposé à Gilbert Annette de racheter entièrement le projet en vue de réaliser sur l’intégralité du Barachois, depuis le cimetière de l’Est jusqu’à la préfecture, afin d’y réaliser un “water front”, du style de celui qui existe à Maurice. Le projet Pôle Océan, dans sa version actuelle, était estimé à environ 400 millions d’euros. Le fonds QIA ou Qatar Investment Autorithy est prêt pour sa part à mettre d’entrée de jeu 800 millions d’euros. Et se déclare disposé à mettre beaucoup plus, si nécessaire.

Gilbert Annette a d’ores et déjà donné un accord de principe pour la partie Pôle Océan. Des négociations plus compliquées vont maintenant devoir s’ouvrir avec les autres propriétaires de terrain concernés : Département pour les bâtiments en face de l’ancienne gare routière, et Etat pour les locaux de la DDE et de l’ancienne station RFO..

Pole Espace Océan, projet initial de la mairie de Saint-Denis
On savait depuis quelques temps que les pays du Golfe ne restaient pas insensibles aux charmes de la Réunion. En avril dernier, le prince d’Abu Dhabi avait acheté une maison luxueuse à Saint-Gilles-les-Bains pour un montant de 4 millions d’euros. Un achat qui faisait suite à un déplacement effectué dans l’île quelques semaines plus tôt. Mais un autre voyage, encore plus discret, a eu lieu en janvier de cette année. Un Falcon privé s’était posé à Roland Garros le 7 janvier dernier avec à son bord un haut dignitaire qatarien représentant les intérêt de QIA (Qatar Investment Autorithy).

Objectif de cette visite furtive et secrète : investir à la Réunion. QIA détient près de 85 milliards de dollars d’actifs à travers le monde et est notamment actionnaire de plusieurs grandes entreprises européennes comme EADS ou encore Volskwagen, EDF ou Veolia. Plus récemment, QIA a racheté le PSG ou encore le Paris Handball Club via son fonds réservé au sport QSI (Qatar Sport Investment).

Mais alors pourquoi venir à la Réunion ? De source interne à la mairie de Saint-Denis, on explique que QIA a eu vent du projet Pôle Océan lors de la visite du prince d’Abu Dhabi en avril dernier. QIA voit dans le développement de Saint-Denis plusieurs opportunités d’affaires et le projet Pôle Océan n’a pas laissé insensible le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, propriétaire du fonds.

La Réunion est un département français et le Qatar aime la France

La destination océan Indien intéresse les pays du Golfe.

Récemment, la compagnie Emirates a décidé la mise en place de deux vols quotidiens entre Dubaï et Maurice. Si l’île Maurice plait tant aux résidents du Golfe, c’est pour ses côtés touristique et farniente. Tout comme les Seychelles, dont les mauvaises langues disent que l’archipel a été racheté par Dubaï. Emirates assure pas moins de deux rotations quotidiennes avec le petit émirat du golfe persique…

Quant à la Réunion, il s’agit d’un département français et le Qatar aime la France. Une certitude qui n’est plus à démontrer tant les investissements du Qatar dans notre pays sont importants. Au mois de septembre 2012, on a reparlé d’un fonds financé par le Qatar à hauteur de 100 millions d’euros destiné à améliorer la situation économique de banlieues françaises en grande difficulté. En janvier dernier, lors de la visite du représentant de QIA, le seul projet d’envergure immobilier et commercial dans les tiroirs à la Réunion était le Pôle Océan. Raison de plus pour investir massivement dedans et pouvoir offrir un combiné Maurice/Réunion attractif pour la nouvelle clientèle du Golfe.

Vue du nouveau projet financé par le Qatar
Là où le projet Pôle Océan intégrait commerces, logements privés et logements sociaux, la donne a désormais changé, et de façon très brutale. Pas plus tard que lundi dernier, Gilbert Annette annonçait lors d’une conférence de presse l’enclenchement de la phase de réalisation du Pôle Océan. Si le maire de Saint-Denis a éludé la question de notre journaliste, présent sur place, portant sur ce nouvel investisseur, en interne les langues se sont déliées. “On parle désormais au minimum de trois tours commerciales de 30 étages chacune abritant commerces et logements de luxe”, explique un proche de Gilbert Annette. Mais QIA ambitionne d’aller beaucoup plus loin et souhaite en fait construire la plus haute tour du Sud de l’Océan Indien. “On parle d’un building de 200 mètres de haut”, ajoute-t-il. Cette dernière version est encore à mettre au conditionnel car elle imposerait une modification du PLU (Plan local d’urbanisme), ce qui retarderait le projet d’au minimum deux ans. Or, Gilbert Annette veut aller vite pour bénéficier de l’aura de cette nouvelle réalisation avant les élections municipales de 2014.

“How much ?”

Mais ce qui a le plus frappé les proches du maire de Saint-Denis au moment de la visite du représentant de QIA, ce sont bien les premiers échanges. “Juste après avoir dit bonjour à Gilbert Annette, le représentant de QIA a simplement lâché un “How much ?” (NDLR : Combien ?) qui a stupéfié tout le monde”, explique ce proche d’Annette. “On n’avait jamais vu ça”, ajoute-t-il. “On avait vraiment l’impression qu’on aurait pu citer le chiffre qu’on voulait et qu’il aurait sorti le carnet de chèques”, raconte ce privilégié qui a assisté à l’entrevue.

Si le dépôt du permis de construire, initialement prévu en octobre 2013, devrait être repoussé de quelques mois pour la version avec les trois immeubles, et d’au moins deux ans pour la version avec la tour de 200m de haut, le temps de boucler le nouveau financement mis en place par QIA et de modifier le PLU, les premiers coups de pioche pourraient intervenir dans le courant de l’année si le choix se portait sur le projet le moins ambitieux.

Le projet initial prévoyait la construction de 700 logements, 17.000 m2 de commerces, 5.400 m2 de bureaux et 5.000 m2 d’hôtel. On parle désormais de 1.400 logements privés, dont plusieurs “penthouse” avec vue sur l’océan, 35.000 m2 de commerces de luxe et d’un hôtel haut de gamme. Le design de ce dernier pourrait être confié à Philippe Starck qui a déjà travaillé pour QIA sur le Royal Monceau-Raffles Paris, racheté par ce même fonds en 2008.

Reste un seul point à régler, la mairie de Saint-Denis avait choisi le groupement Icade-Promotion et la Sodiac pour mener à bien les projets. Mais avec la nouvelle donne QIA, le projet a été complètement chamboulé. De source interne, Gilbert Annette doit prochainement procéder à un arbitrage financier pour éviter de perdre du temps et qu’un possible référé soit déposé devant une juridiction administrative.

Car comme dit le vieil adage, “le temps c’est de l’argent” et c’est bien connu, le Qatar n’aime pas perdre du temps quand il s’agit d’investir…

Lundi 1 Avril 2013 – 08:18
Julien Delarue source zinfos974.com

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